Mon journal de gratitude

6 septembre 2017

Mon journal de gratitude

Gratitude, je disais? Trois années se sont écoulées depuis la dernière fois où j’ai écrit ici. En un millier de jours, beaucoup de choses peuvent changer. On se rappelle des choses. On en découvre d’autres. Et puis, on fait des rencontres, positivement ou négativement mémorables. Bref, on vit.

 

Fleurs- www.photogriffon.com

 

Oui, mais vivre, pour moi, ce n’est pas forcément suivre bêtement le courant, il y a toujours matière à penser. J’ai reçu des choses que mon cœur a désirées. Aussi, au lieu de faire de cette page une vitrine de coups de gueule, j’ai décidé d’adopter une autre façon de m’exprimer, issue d’une perspective différente. A bas les effets d’une introversion extrême. Exprimer sa gratitude avec des mots qui surpassent les oreilles des murs, cela s’apprend aussi.

Mes 3 kifs du jour

Sans être une adepte de la science du bonheur, j’ai trouvé que la formule des 3 kifs par jour* est une bonne façon d’extérioriser les petites joies et d’en faire profiter les autres. Tenez, par exemple, au décours d’une journée de femme et mère des plus épuisantes, je suis arrivée à extérioriser ma gratitude en citant mes 3 kifs du jour :

  • – Je suis debout sur mes deux pieds (si jamais je devais être dépourvue de l’usage de mes jambes, je serai extrêmement misérable)
  • – J’ai mes enfants en bonne santé (en ce jour, je précise, il leur arrive aussi de tomber gravement malades)
  • – J’ai réussi à faire des macarons (le rêve) un simple risotto au poulet.

J’avoue que ces petites choses me mettent terriblement en joie. Mais je me demande aussi ce qui mettrait bien mon voisin en joie…

Les kifs des autres

Qu’est-ce le Malgache lambda peut bien trouver d’heureux dans ce monde qui part manifestement en vrille ? Voici les réflexions de gratitude que j’ai pu glaner par-ci et par-là :

  • – Qu’il n’y ait pas encore guerre civile dans ce pays où que la tension socio-économique et l’insécurité gagnent chaque jour du terrain.
  • – Avoir trouvé son équivalent des 2$ par jour, d’avoir du riz à mettre sur la marmite (« misy atokona »**).
  • – Etre rentré chez soi sain et sauf le soir sans avoir subi un de ces hold-ups dans les transports en commun.

Pour d’autres mieux lotis, les 3 kifs seraient bien entendus différents. Chez les grands hommes d’église dans le style des mega-churches américaines, la réjouissance inclurait certainement le volume de la collecte en ce premier dimanche du mois. Une observation suivie d’un alléluia tonitruant. Chez un médecin qui tient vraiment à son patient par-dessus sa paie, ce serait d’avoir réussi à sauver une vie, encore une fois. Chez un jeune diplômé, ce serait d’avoir trouvé son premier emploi…

Il y a toujours quelque chose qui peut émerveiller. Seuls ceux qui ne savent plus être reconnaissants sont à plaindre. Parfois, un simple merci suffit. Et les 3 kifs par jour constituent un bon exercice 😉

 

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