Volatina

Mon journal de gratitude

Gratitude, je disais? Trois années se sont écoulées depuis la dernière fois où j’ai écrit ici. En un millier de jours, beaucoup de choses peuvent changer. On se rappelle des choses. On en découvre d’autres. Et puis, on fait des rencontres, positivement ou négativement mémorables. Bref, on vit.

 

Fleurs- www.photogriffon.com

 

Oui, mais vivre, pour moi, ce n’est pas forcément suivre bêtement le courant, il y a toujours matière à penser. J’ai reçu des choses que mon cœur a désirées. Aussi, au lieu de faire de cette page une vitrine de coups de gueule, j’ai décidé d’adopter une autre façon de m’exprimer, issue d’une perspective différente. A bas les effets d’une introversion extrême. Exprimer sa gratitude avec des mots qui surpassent les oreilles des murs, cela s’apprend aussi.

Mes 3 kifs du jour

Sans être une adepte de la science du bonheur, j’ai trouvé que la formule des 3 kifs par jour* est une bonne façon d’extérioriser les petites joies et d’en faire profiter les autres. Tenez, par exemple, au décours d’une journée de femme et mère des plus épuisantes, je suis arrivée à extérioriser ma gratitude en citant mes 3 kifs du jour :

  • – Je suis debout sur mes deux pieds (si jamais je devais être dépourvue de l’usage de mes jambes, je serai extrêmement misérable)
  • – J’ai mes enfants en bonne santé (en ce jour, je précise, il leur arrive aussi de tomber gravement malades)
  • – J’ai réussi à faire des macarons (le rêve) un simple risotto au poulet.

J’avoue que ces petites choses me mettent terriblement en joie. Mais je me demande aussi ce qui mettrait bien mon voisin en joie…

Les kifs des autres

Qu’est-ce le Malgache lambda peut bien trouver d’heureux dans ce monde qui part manifestement en vrille ? Voici les réflexions de gratitude que j’ai pu glaner par-ci et par-là :

  • – Qu’il n’y ait pas encore guerre civile dans ce pays où que la tension socio-économique et l’insécurité gagnent chaque jour du terrain.
  • – Avoir trouvé son équivalent des 2$ par jour, d’avoir du riz à mettre sur la marmite (« misy atokona »**).
  • – Etre rentré chez soi sain et sauf le soir sans avoir subi un de ces hold-ups dans les transports en commun.

Pour d’autres mieux lotis, les 3 kifs seraient bien entendus différents. Chez les grands hommes d’église dans le style des mega-churches américaines, la réjouissance inclurait certainement le volume de la collecte en ce premier dimanche du mois. Une observation suivie d’un alléluia tonitruant. Chez un médecin qui tient vraiment à son patient par-dessus sa paie, ce serait d’avoir réussi à sauver une vie, encore une fois. Chez un jeune diplômé, ce serait d’avoir trouvé son premier emploi…

Il y a toujours quelque chose qui peut émerveiller. Seuls ceux qui ne savent plus être reconnaissants sont à plaindre. Parfois, un simple merci suffit. Et les 3 kifs par jour constituent un bon exercice 😉

 


Mariage malagasy : trois oui pour un nom?

Un mariage est au programme. Mon frère convole en justes noces. Et il est Malagasy. Je dois faire une emphase sur cette phrase parce que cela constituera le fondement de toute cette réflexion autour du mariage tel qu’il est conçu (ou imposé) à mon époque et dans ma culture.

 

Première marche

Dans les temps ancestraux, pour le Malagasy soit bien dit, l’union d’une femme et d’un homme était formalisée par une cérémonie appelée « fanateram-bodiondry ». Les parents du jeune homme offraient un cadeau à la famille de la jeune femme devant plusieurs témoins à la suite d’une bataille oratoire sans pitié. Je vous épargne le nombre de « transactions » non conclues juste parce que l’orateur d’un ou des deux côtés n’était pas à la hauteur ou que la somme donnée était estimée comme insuffisante. Cette cérémonie coutumière était suffisante pour dire d’une couple qu’ils étaient « mari et femme ». De là, ils pouvaient avoir leur foyer, leur indépendance, des enfants, des rêves, des scènes de ménage… bref, tout ce qui caractérise la vie maritale à proprement parler.

Deuxième marche

Aujourd’hui, bien malheureusement, cette pratique semble avoir été reléguée au rang de simples fiançailles. N’êtes vous passés que par cette étape ? On vous colle volontiers un regard limite hautain et on ne manque pas de vous citer que votre union n’est pas assez sacrée, un peu comme si vous n’êtes mariés qu’à 33,33%. Comme si l’union devait se mesurer comme un verre à moitié vide ou à moitié plein. Le besoin de recensement et les exigences du code civil aidant, le « fanateram-bodiondry » perd sa place en tant que cérémonie de mariage. Il faut dire une deuxième fois « oui » devant Monsieur le Maire pour que le verre commence à se remplir.

Troisième marche

Et après cette étape qui ne semble pas toujours être suffisante, j’en ai vu un bon nombre de couples qui se demandaient s’ils devraient se considérer comme mariés ou non. A ce stade, une bonne partie des concernés rentre encore chez leurs parents respectifs parce que cette cérémonie n’équivalait pas encore tout à celle de la célébration du mariage…selon les dires. Ceux qui se hasardent à vivre ensemble verront encore une avalanche de commentaires venus des bien-pensants sur le caractère non sacré de leur union, simplement parce qu’il faut passer par l’église pour que tout le truc soit validé. Validé par qui ?

Mariage_Gasy

Le sommet

Ah, j’ai oublié… « Par les pouvoirs qui me sont conférés par Dieu… » est une expression qu’il faille absolument entendre à plusieurs pour être sûr que la boucle soit bien bouclée. « Des pouvoirs… », c’est un mot fort, limite magique. Et quand des couples se déchirent quelques années plus tard, le « pouvoir » a-t-il déjà miraculeusement disparu ? Quand on fait 3 nœuds, on s’attend bien à ce que la corde soit bien nouée, non ? Avec trois vœux successifs, la corde au cou du couple malagasy devrait être solidement nouée… et les spectateurs sans voix. L’idée me fait bizarrement penser aux préliminaires d’une pendaison moyenâgeuse (et dire qu’ailleurs, on se préoccupe de la légitimité du mariage pour tous). Pourquoi compliquer les choses quand la vie peut être aussi simple qu’un « oui » ?

Trêve de réflexions macabres, je souhaite sincèrement du bonheur au foyer de mon frangin… Vous y êtes bientôt à 100% là.


Pour que survive Noël!

La nativité

Au Moyen-âge, la fête de la Nativité coïncidait avec le solstice d’hiver. C’était une journée de festivités à la suite d’une période de jeûne (l’Avent). Pour les préparatifs, tout le monde s’attelait à battre le grain ou à tuer les porcs, à orner la maison de houx et de branches vertes, à coudre de nouveaux vêtements à porter fièrement à la messe de minuit. Le sacrifice de la volaille, les repas copieux et les animations par les chants et les danses ne datent visiblement pas d’hier.

Au-delà de la magie de Noël telle que la célébration a lieu actuellement, il y a toujours des figurants qui opèrent avec acharnement pour que tout se passe bien pour le commun des mortels. Alors que je me prépare à installer la table pour la veillée de Noël, je me suis rappelé que de nombreuses autres personnes travaillaient d’arrache-pied en coulisse que ce soit par passion, par devoir ou par contrainte, et que les vacances ne sont pas simultanées pour les 7 milliards de terriens. Je lève donc mon verre (ou voulez-vous que je réserve une minute de silence?) à ces personnes dévouées qui, en 2014, font tourner le monde pendant que nous avons le privilège de faire la fête.

–          Aux cuisiniers qui restent plusieurs jours et semaines aux fourneaux, défiant la chaleur et les varices afin que nos papilles aient droit à ce qu’elles méritent.

–          A ceux qui ont accepté le sacerdoce d’exercer leurs dons à l’hôpital pour maintenir leurs semblables en vie ou pour aider d’autres à donner la vie, et ce, sans penser une seule seconde à la dinde du dîner familial.

–          Aux chauffeurs de taxi qui profitent de l’ambiance festive pour nous conduire du centre ville à l’aéroport d’Ivato (32 mn de trajet selon Google) contre l’équivalent de ce qu’on paierait pour un aller-retour en taxi-brousse Tananarive-Majunga (2x550km).

–          A celles qui nous prêtent leurs doigts de fée pour nous rendre plus attirantes, parfois même aux dépens même de leur beauté.

–          Aux ouvriers Chinois qui paient de leur santé la fabrication de tous ces petits gadgets rouges, brillants et verts qui emplissent nos salons.

–          Aux agents de la réception et de l’hôtellerie qui offrent constamment un sourire du plus naturel malgré le tremblement de fatigue derrière le comptoir.

–          Aux papas et mamans qui endossent le rôle du Père Noël en perpétuant une légende, qui triment 60h/semaine pour voir leurs enfants sourire en ouvrant les cadeaux.

–          Aux hommes d’églises qui préparent minutieusement leur discours afin que l’audience exceptionnellement large du traditionnel culte de Noël ne ronfle pas sur les bancs.

–          Aux filles de joie qui assurent la permanence en bravant la pluie et le froid (la neige même dans d’autres pays) pour satisfaire les quêtes urgentes de plaisir …

 

Joyeux Noël le monde !

PS : Le centre de la célébration reste Jésus-Christ. C’est lui qui a fait le plus gros du boulot. Il a tout de même accepté de naître…

 

Joyeuses fêtes 2014


Je cogne donc je suis

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Un vendredi, au crépuscule. J’assiste impuissante à une scène qui a marqué plusieurs de mes nuits : un homme corpulent qui tabasse hargneusement une femme, sa femme. Pourquoi, pour une crise de jalousie elle-même infondée. Je n’oublierai pas la rage que j’ai lue dans ses yeux, la haine qui se prétend être de l’amour passionnel, le mépris qu’il exprimait envers celle qui était supposée être la chair de sa chair, sans compter les insultes… Je l’ai vu la traîner au sol au mépris de toute considération de sa nature humaine. Ah l’amour… L’amour ?

Cette scène que je n’ai pu digérer est, paraît-il,  le lot quotidien de bon nombre de ménages. Pour certains, elle est même passée au stade de banalité. Pas pour moi en tout cas. De la vieille école ou pas, je condamne les actes injustes perpétrés sur le sexe faible. Sans être féministe pour autant, je valorise l’importance des femmes vertueuses dans les foyers, et une femme privée de sa dignité est un danger pour le développement d’une communauté.

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Les soupçons d’infidélité figurent en dernier de la liste des actes qui provoqueraient la violence conjugale selon les statistiques de l’OMS. La pauvreté ferait aussi partie de ces facteurs de risques. Seulement, le phénomène, devenu la cause première de mortalité chez les femmes semble généralisé et n’épargne aucune couche sociale. Oui, la violence domestique a devancé la guerre, le cancer et les accidents de la route. Elle a même accédé au rang de problème de santé publique. Et là encore, le problème coûte cher parce que les soins qui en découlent ne se limitent souvent pas à un petit pansement, sans parler du traumatisme psychique subi également par les enfants qui assistent à la scène.

Mais que peut bien contenir le lobe frontal des individus – femmes ou hommes, soit dit – qui agissent de manière aussi barbare ? Le processus insidieux s’installe et règne sournoisement dans une société dans laquelle « la vie du foyer n’est pas à exposer » (en malagasy: ny tokantrano tsy ahahaka). Bref, le secret s’entretient jusqu’à ce que le médecin découvre fortuitement des bleus. Mais à qui ces femmes crieront-elles leur désarroi lorsque la société elle-même réprime toute forme de plainte par souci des apparences ?


La nature, cette incroyable pharmacie

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Mon petit détour au salon de l’agro-alimentaire était censé être une simple sortie de détente en fin de semaine. Je me suis rendue compte plus tard qu’au cours de ces emplettes, j’avais inconsciemment réuni l’utile et l’agréable. Dame Nature nous veut du bien, c’est clair. Pour se refaire une santé (et une beauté !), il n’y a rien de mieux que ce qu’elle a en réserve. Les petits paquets sortis de mon grand sac en raphia coloré n’étaient autre que des produits apprivoisés depuis des millénaires chez les Orientaux.

Cannelle

Dès son ouverture, le paquet de cannelle en poudre a diffusé ses émanations dans toute la pièce, pour le plaisir de tous mes sens. Mais surtout, je venais de lui trouver une meilleure raison d’être. La Cinamomum verum étonne par son pouvoir antioxydant et par sa teneur en fibres. En somme, elle a le pouvoir de nous protéger contre les méfaits des méchants radicaux libres. Une petite cuillérée dans sa boisson du petit déjeuner, et le tour est joué !

Curcuma

Cette plante a bien plus d’une vertu à son actif : anticancéreux, anti-inflammatoire, pansement gastrique, stimulant cérébral j’en passe. Présenté en poudre, elle est, bien entendu, plus facile à consommer. Tout ce qu’on risque, c’est de laisser des traces orangées dans la tasse et sur la langue mais cela vaut bien le coup, non ? A prendre avec une cuillérée de poudre avec un bol de lait chaud le soir ou en infusion.

 

cannelle

Gingembre

Hum, du chaud. Je me suis initiée à la consommation de poudre de gingembre. Quand on n’a pas le temps de peler un rhizome et de le râper, la poudre reste la meilleure alternative. Pourquoi ne pas varier les plaisirs et ajouter une demi-cuillérée à son thé, et ainsi profiter d’une meilleure digestion, des effets antioxydants et anti-inflammatoires ?

Miel d’eucalyptus

Mes victuailles n’auraient pas été complètes sans ce produit de la ruche alléchant venu tout droit du Sud. J’aurais aimé pouvoir parler apiculture avec les très sympathiques cultivateurs mais le temps me manquait cruellement. Là, j’ai de quoi sucrer mes boissons, booster mon système immunitaire et me soigner la chevelure. Je vois déjà comment la maisonnée engloutira le contenu du flacon en deux temps et trois mouvements…

Ce n’était qu’une mise en bouche. Je vous laisse explorer la suite de cette liste loin d’être exhaustive…


Allo inona ? (Halloween ?)

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Vous vouliez des frissons ? Vous allez en avoir.

Soyons francs, mon entrée morbide n’a rien à voir avec la fête issue des cultures Anglo-Celtes célébrée dans la soirée du 31 octobre, veille de la Toussaint. C’est au client lambda frustré des services des opérateurs de téléphonie mobile que je m’adresse, moi incluse, parce qu’il me semble que le matraquage publicitaire est le loin de prendre fin. Au contraire. La pluie de messages d’informations sur les offres X et les services Y, et des bonus inexistants, se fait de plus en plus battante, pour notre grand déplaisir.

A vrai dire, les appels sur mon téléphone sont rares comme mouche blanche. Et je me suis habituée au confort du silence. Chacune des sonneries de mon mobile est quasiment prévisible. Et je m’y suis faite. Ce à quoi je n’arrive toujours pas à m’accommoder, c’est que l’arrivée d’une dépêche provenant de l’opérateur puisse me surprendre à 8h30 du matin, heure ô combien bénie parce que mon cerveau est encore bien dispos pour accomplir du travail de qualité. Et une autre sonne à 11h, une heure à laquelle je me passerais bien d’une interruption quelconque parce que j’ai déjà assez de mal à faire travailler mes méninges (la faute à la glycémie en baisse). Bien sûr, je ne suis pas épargnée de celles de 13h et 15h, alors qu’au final, ce sont toutes des missives vides de sens : de la publicité agaçante. En d’autres mots, une façon indirecte de nous conditionner à payer plus.

Principes actuels de marketing obligent, certainement, mais ces intrusions ne sont pas les bienvenues dans mon univers. Et à chaque fois, j’agis de la même manière. J’efface systématiquement. Sans lire. Mais jusqu’à quand supporterais-je ces frissons de dégoût ? Et dire que les festivités de fin d’année se profilent à l’horizon. Certainement un autre prétexte pour accroitre le nombre de communiqués importuns de manière exponentielle… Non mais allo quoi ! (pour citer une certaine Nabilla…)


Une obscurité cher payée

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A chaque fois que l’électricité revient, toute la maisonnée jubile en chœur dans une ambiance digne de la Belle Epoque… Et ça se passe chez moi. Antananarivo, la ville des mille, au centre de Madagascar.

Mon timing était parfait. Et j’en étais fière. Je dirigeais les opérations à la seconde près. J’avais une organisation d’enfer. Seulement, il a suffi qu’un seul grain de sable entre dans le mécanisme pour que tout s’écroule. Et ce grain de sable s’appelait tout simplement une coupure d’électricité. Ou plutôt la « JIRAMA » (littéralement : Electricité et Eau de Madagascar).

Cela fait maintenant quatre heures, quatre bonnes heures que tout ce qui fonctionne à l’électricité s’est éteint. Tout a commencé avec ce calme étrange dans la maison: la machine à laver s’est arrêtée net, laissant tremper tout un lot de vêtements sales et mousseux. C’est le week-end. Et généralement, c’est le moment où on rattrape toutes les tâches non achevées durant la semaine, où on essaie de remplir au mieux son frigo quand on ne peut pas faire la navette au marché tous les jours, où on fait travailler son four un peu plus que tous les jours pour régaler sa famille, où… la suite est longue. Oui ! C’est ça, où père, mère et enfants, grand-père aussi, aiment se retrouver autour d’un bon film.

Mais ma plainte est bien insignifiante face à la souffrance quotidienne de personnes dont le gagne-pain dépend à 100% de l’électricité, comme ces femmes qui ouvrent leur salon de coiffure pour ne recevoir qu’un seul client dans une journée de 8 heures, ces jeunes qui ouvrent leur cybercafé pour la fermer dans l’heure qui suit, ou encore la commerçante qui fabrique elle-même ses yaourts et qui n’aura pas droit à sa recette du jour. En haut lieu, sont-ils au courant?

Le fournisseur principal d’électricité et d’eau de la Ville des Mille se noie déjà dans une bonne mare de scandales à répétition. Qu’espérer de lui ? Je ne vais pas m’étaler sur les causes et effets d’un gap financier s’élevant à 20 milliards d’Ariary par mois (oui, c’est bien de 6 millions d’euros dont on parle). Pour noyer leur indignation, mes voisins argumentent ironiquement que 78% de ceux qui habitent ce pays sont dans le milieu rural et ont donc toujours vécu sans électricité. « Pourquoi nous, citadins, ferons-nous exception ? » Tout être vivant est un système qui s’adapte, nous rappelle-t-on narquoisement.

Ma fierté de femme multitâche s’est abaissée au niveau de la mer. Je respire un bon coup et pour passer le temps, je m’applique à des travaux libres de la contrainte de l’énergie électrique, non sans pester un peu. Il ne restera plus qu’à se tourner vers l’énergie photovoltaïque en espérant que « Ingahibe Masoandro » (Grand Monsieur Soleil) réponde à l’appel… ou essayer de dénicher un livre intitulé « La Vie Quotidienne du Moyen-âge Pour Les Nuls », et on oubliera vite Google, YouTube et compagnie.


Mondoblog. Saison 4. Episode 1.

J’ai été reçue au casting ! « Non, sérieusement ? » J’avais un peu de mal à y croire. Ce que j’avais écrit au test était-il assez fascinant pour qu’un jury composé de grands journalistes et écrivains ait eu envie de me classer parmi les lauréats de Mondoblog ? J’étais sur mon petit nuage l’espace de quelques minutes. Seulement, lorsque je redescendis sur terre, j’ai reçu la gifle de Dame Réalité… Il va falloir travailler dur, apprendre et se laisser corriger, s’améliorer. Mais ce défi-là, je l’aime.

Je réalise que Mondoblog sera une aventure extraordinaire. Pour moi, ce sont les premiers pas respectueux d’un apprenti entrant pour la première fois dans un atelier. Ce sont les premiers coups de pinceau d’un nouveau passionné des formes et des couleurs. Ce sont les premiers clics sur le boitier de l’appareil photographique d’un amateur averti. Oui, ce sont comme les premières répliques d’un acteur sur un plateau hollywoodien, tantôt hésitantes, tantôt hasardeuses, mais pleines d’espoir.

 

Vous me lirez donc aussi souvent que mon inspiration me le permettra. Mais d’abord, je quémande un chouia d’indulgence. Et comme l’art oratoire malgache l’exige, pour commencer mes prises de paroles, j’esquiverais les reproches (miala tsiny). Autrement dit, j’exprime des excuses, histoire de ne plus avoir à le faire par la suite.

 

Ma terre et mon ciel, mon univers éphémère, mondoblog, saison 4, madagascar

« Ma terre et mon ciel: mon univers éphémère », c’est juste pour laisser une trace écrite de ce qui s’est passé pendant mon bref passage et la partager passionnément avec vous.

A bientôt donc !

PS : En bon Malgache qui se respecte, je porte un toast à ceux qui m’ont permis de voir le jour et transmis efficacement l’amour des mots.