Pour que survive Noël!
Au Moyen-âge, la fête de la Nativité coïncidait avec le solstice d’hiver. C’était une journée de festivités à la suite d’une période de jeûne (l’Avent). Pour les préparatifs, tout le monde s’attelait à battre le grain ou à tuer les porcs, à orner la maison de houx et de branches vertes, à coudre de nouveaux vêtements à porter fièrement à la messe de minuit. Le sacrifice de la volaille, les repas copieux et les animations par les chants et les danses ne datent visiblement pas d’hier.
Au-delà de la magie de Noël telle que la célébration a lieu actuellement, il y a toujours des figurants qui opèrent avec acharnement pour que tout se passe bien pour le commun des mortels. Alors que je me prépare à installer la table pour la veillée de Noël, je me suis rappelé que de nombreuses autres personnes travaillaient d’arrache-pied en coulisse que ce soit par passion, par devoir ou par contrainte, et que les vacances ne sont pas simultanées pour les 7 milliards de terriens. Je lève donc mon verre (ou voulez-vous que je réserve une minute de silence?) à ces personnes dévouées qui, en 2014, font tourner le monde pendant que nous avons le privilège de faire la fête.
– Aux cuisiniers qui restent plusieurs jours et semaines aux fourneaux, défiant la chaleur et les varices afin que nos papilles aient droit à ce qu’elles méritent.
– A ceux qui ont accepté le sacerdoce d’exercer leurs dons à l’hôpital pour maintenir leurs semblables en vie ou pour aider d’autres à donner la vie, et ce, sans penser une seule seconde à la dinde du dîner familial.
– Aux chauffeurs de taxi qui profitent de l’ambiance festive pour nous conduire du centre ville à l’aéroport d’Ivato (32 mn de trajet selon Google) contre l’équivalent de ce qu’on paierait pour un aller-retour en taxi-brousse Tananarive-Majunga (2x550km).
– A celles qui nous prêtent leurs doigts de fée pour nous rendre plus attirantes, parfois même aux dépens même de leur beauté.
– Aux ouvriers Chinois qui paient de leur santé la fabrication de tous ces petits gadgets rouges, brillants et verts qui emplissent nos salons.
– Aux agents de la réception et de l’hôtellerie qui offrent constamment un sourire du plus naturel malgré le tremblement de fatigue derrière le comptoir.
– Aux papas et mamans qui endossent le rôle du Père Noël en perpétuant une légende, qui triment 60h/semaine pour voir leurs enfants sourire en ouvrant les cadeaux.
– Aux hommes d’églises qui préparent minutieusement leur discours afin que l’audience exceptionnellement large du traditionnel culte de Noël ne ronfle pas sur les bancs.
– Aux filles de joie qui assurent la permanence en bravant la pluie et le froid (la neige même dans d’autres pays) pour satisfaire les quêtes urgentes de plaisir …
Joyeux Noël le monde !
PS : Le centre de la célébration reste Jésus-Christ. C’est lui qui a fait le plus gros du boulot. Il a tout de même accepté de naître…
Commentaires